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24 Heures 8.10.2015 La prochaine législature sera décisive pour la Suisse
La
politique suisse a horreur des orientations claires. Quand de grands
changements la bousculent, c’est souvent sous la pression extérieure.
Les élections n’ont-elles dès lors aucune influence sur son
destin? Si. Plus que jamais. Dans
un récent numéro, 24 heures a bien mis en évidences ces
enjeux qui réclament sans tarder des décisions. Au plan intérieur,
trois dossiers montrent de manière frappante qu’un non-choix
n’est plus le garant du statu quo. Le premier est celui de l’âge
de la retraite: à 65 ans avec un financement additionnel ou
à 67 ans après rabotage des prestations? L’énergie
constitue le second: la Suisse choisira-t-elle le tout renouvelable
pour son électricité ou importera-t-elle du courant charbonnier?
Troisième dossier, la place financière est à la croisée des
chemins entre la refondation dynamique d’une place financière
moderne et propre ou le barbotage dans un marais dont l’assèchement
se poursuivra inexorablement. Au
plan extérieur, les relations entre la Suisse et l’Europe ont été
sabotées par l’acceptation de l’initiative UDC «contre
l’immigration de masse». Cette votation a introduit de la
dynamite dans l’un des piliers du bilatéralisme. L’heure du
choix entre l’application de l’article constitutionnel approuvé
et le maintien des accords existants se rapproche à grande vitesse.
Tous
ces domaines ont un point commun: la marge de manœuvre de la Suisse
s’est réduite drastiquement. Que ce soit du fait des mutations démographiques
ou du vieillissement inéluctable des réacteurs nucléaires
existants; ou encore en raison du resserrement mondial de la lutte
contre l’évasion fiscale. Les accords bilatéraux représentaient
aussi l’un de ces non-choix que notre pays adore: ni dedans, ni
dehors. Situation qui aurait peut-être perduré sans le coup de bélier
de l’UDC. Pour
maintenir notre prospérité, les élus devront impérativement
prendre la tête des opérations et accélérer les démarches en
cours. Les autorités fédérales ont engagé la consolidation de
l’AVS et l’élaboration d’une stratégie énergétique. Ces
deux dossiers présentent des similitudes: même coalition politique
à la manœuvre; même forces en opposition; et issue encore
incertaine. La
rénovation de la place financière est moins assumée, car les
pressions internationales offrent un paravent qui permet à certains
d’abandonner le dossier aux circonstances, tout en regrettant le
temps passé. Si confortable qu’il soit, cet attentisme gémissant
ne suffira pas à sauver les accords bilatéraux. Pour cet enjeu
central, le plus difficile de la législature, seuls une action déterminée
et un discours clair permettront de bien poser le débat au terme
duquel le peuple tranchera. Durant
la prochaine législature, la Suisse franchira un certain nombre
d’aiguillages décisifs. Aux électeurs de dire s’ils veulent
qu’elle choisisse la voie de la modernité ou celle, sans issue,
de la régression dans un passé mythifié.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |