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24 heures 17.2.2014 Comment l'UDC a menti aux Suisses La substance du message de l'UDC était simple. Selon elle, on pouvait voter pour son initiative sur l'immigration, car elle ne menaçait pas les accords bilatéraux et qu'il était certain que l'Union Européenne accepterait de les adapter au nouveau système de contingents. Malheureusement, ce message était faux. Pour une raison limpide: lancée en 1957, la construction européenne repose sur la réalisation des quatre principes fondateurs de la libre-circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes. Ces principes ont permis d'empêcher la reproduction des horreurs de 1939-1945 en intégrant la société et l'économie de notre continent. Celui qui, comme la Suisse, veut accéder à ce grand marché sans vraiment en être doit logiquement se tenir aux règles du jeu. Habilement, la Suisse avait réussi à obtenir une série d'exceptions et de délais d'adaptation dans les accords bilatéraux. Mais jamais l'Union européenne ne lui a concédé d'enfreindre durablement ces libertés de base. L'UDC, parti qui ne cesse de répéter que celui qui vient en Suisse de l’extérieur doit s'assimiler aux règles en vigueur, ne pouvait pas ne pas l'avoir compris. A peine le résultat de dimanche connu, la réaction ne s'est pas fait attendre. La Commission européenne a interrompu toutes les négociations en cours pour la modernisation des accords existants. Le Conseil des ministres, qui représente les 28 gouvernement des Etats membres, a rappelé que les bilatérales ne survivraient pas si la Suisse se mettait à violer systématiquement la libre circulation des personnes aux moyens de contingents: " Le Conseil attend que la Suisse honore les obligations découlant des traités qu'elle a signé (...) . Les quatre libertés fondamentales font partie intégrante de la relation Suisse-UE. Le marché unique et les quatre piliers sont indivisibles". Les termes du choix posé dimanche aux Suisses était les suivants: d'un côté les bilatérales et la libre circulation, et de l'autre les contingents avec la renonciations aux bilatérales. Autrement dit, sauver les accords existants exigera soit de revoter, soit de violer sciement le nouvel article constitutionnel, ce qui serait très discutable sous l'angle démocratique. Tout cela, le petit cercle des stratèges de l'UDC le savait parfaitement. Mais ils ont lancé cette initiative dans l'espoir de faire un bon score, mais sans gagner. Ils espéraient améliorer leur résultat aux élections de 2011 et mettre sous pression la prétendue "Classe politique". On rappellera ici que dans le langage méprisant de l'UDC, cette notion dépréciatrice, souvent reprise par les médias, recouvre en fait le reste des personnes démocratiquement élues par 74% du peuple suisse. L'UDC est un parti qui ment, et la démocratie directe ne saurait s'en accommoder. Vaudoises et Vaudois, au moment des apparentements et des élections, il faudra se rappeler des agissements des "gentils" représentants l'UDC vaudoise.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |