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25.10.2013 Discours à l'assemblée des délégués du parti socialiste Suisse OUI à la votation sur les transports publics La votation imminente s’inscrit dans le lien presque existentiel qui unit notre pays à ses transports publics. Après «Rail 2000» en 1987, après l’initiative des Alpes en 1994, après la décision de construire des nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes en 1998, il s’agit de poursuivre la politique à la fois visionnaire et pragmatique qui a permis de mettre sur pied une offre de transports publics aussi exceptionnelle que populaire. Une politique à la fois visionnaire et pragmatique Visionnaire, parce que cette politique n’est pas la simple juxtaposition d’investissements sur des kilomètres. Au contraire, la Suisse conçoit les transports publics comme un système qui doit être performant dans sa globalité. Les citoyennes et citoyens l’utilisent d’ailleurs pour ce qu’il est, à savoir un outil très efficace. Les développements importants auxquels le peuple a toujours souscrit reflètent aussi un système de valeurs: la Suisse aime les transports publics en raison de leur faible impact négatif sur l’environnement, que ce soit en termes d’énergie, de pollution atmosphérique ou d’usage du sol. Un système de transports publics performant et convivial renvoie aussi une certaine conception collective de la vie en société. Pragmatique, cette politique l’est tout autant. La Suisse n’a jamais mesuré la qualité de ses transports publics au prestige de ses réalisations ou au volume de béton coulé dans ses ponts et ses tunnels. En fait, les transports publics se développent dans une logique d’amélioration progressive, en réfléchissant toujours à l’impact économique et à l’efficacité d’ensemble du système. Cette approche est parfois décriée, par exemple par les amateurs de trains à grande vitesse qui aimeraient tracer des tronçons rectilignes indépendamment de toute considération sur l’utilité de tels projets. Victime de leur succès Paradoxalement, les transports publics sont victimes de leur incroyable succès: l’engorgement menace, la fiabilité n’est plus toujours garantie, le retard d’entretien s’est accumulé et le financement est incertain. Pour toutes ces raisons, le Conseil fédéral et le Parlement proposent au peuple et aux cantons de moderniser le financement de l’entretien et du développement des infrastructures ferroviaires. Il ne s’agit pas seulement de mobiliser des moyens supplémentaires, mais aussi, et peut-être avant tout, de fixer des priorités plus claires. Ainsi, il ne sera plus question de construire des infrastructures nouvelles au détriment de l’entretien de celles qui existent déjà. Après des investissements colossaux pour traverser les Alpes, il s’agit maintenant de renforcer les liaisons ferroviaires sur le plateau et la capacité d’accueil des gares les plus saturées. Le financement est réparti sur cinq piliers, de manière à ce que chacun y apporte une contribution raisonnable et supportable. Le projet sur les TP nous séduit Sans l’initiative «pour les transports publics» (p. 1) jamais un contre-projet de cette qualité et de cette ampleur n’aurait vu le jour. Le PS a ramené plus de 25 000 signatures, c’est donc un beau succè pour nous. Il s’agit maintenant de s’engager dans la campagne pour obtenir l’approbation du peuple et des cantons pour ce nouveau dispositif constitutionnel. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette votation est tout sauf une promenade de santé. Premièrement, il faudra obtenir la double majorité, c’est-à-dire non seulement l’approbation du peuple, mais aussi celle des cantons. Deuxièmement, le lobby automobile va investir des moyens considérables, car il sait qu’un développement à succès des transports publics réduit le marché de la voiture en Suisse. J’espère donc que le PS s'engagera avec force dans la défense du OUI. C'est un enjeu central pour les transports publics et pour le virage écologique de la mobilité.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |