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Spress, 16.10.2012 « Stratégie énergétique 2050 » : forces et faiblesses « L'octroi d'autorisations
générales pour la construction de centrales nucléaires est interdit.
» . En proposant d’introduire cette courte phrase dans loi sur
l’énergie nucléaire, le Conseil fédéral entend sceller la fin de
l’ère électronucléaire en Suisse. Même s’il était désormais attendu,
l’évènement est historique. Il représente un pas décisif
dans l’enchainement de luttes qui ont commencé au début des années
1970, soit avant-même la naissance du soussigné. Il est évidement
tragique d’avoir dû, pour y parvenir, attendre la fusion de cinq
réacteurs (un à Three Miles Island et à Tchernobyl, trois à
Fukushima) . Mais mieux vaut tard que jamais. En la matière, les problèmes sont multiples. Premièrement, la répartition des compétences entre le département et l’inspectorat fédéral de la sécurité nucléaire (IFSN) est floue, avec un conflit négatif de compétence s’agissant du retrait de l’autorisation d’exploitation pour vieillissement. Deuxièmement, il n’existe aucune durée maximum d’exploitation. Juridiquement, rien n’empêche d’exploiter donc de laisser tourner une centrale de 80 ans. Troisièmement, la loi ne prévoit pas que les centrales nucléaires vieillissantes maintiennent une marge de sécurité supplémentaire, et que si celle-ci n’est pas respectée, l’arrêt immédiat sans indemnité soit ordonné. C’est dire que le Parlement a encore du pain sur la planche. En ce qui concerne l’approvisionnement énergétique sans nucléaire, la stratégie du Conseil fédéral est très cohérente. Elle ressemble d’ailleurs furieusement à celle proposée par le PS dans son initiative « Cleantech – nouveaux emplois grâce aux énergies renouvelables ». Les axes principaux sont les suivants :
Dans l’ensemble, les mesures proposées dans le premier paquet sont cohérentes, et le Conseil fédéral a d’ores et déjà annoncé un second paquet de mesures répondant appelé « nouvelle politique énergétique », à l’horizon 2020. A mon sens, la seul lacune de cette stratégie est une limitation artificielle du développement du courant solaire à 1% de la production électrique jusqu’en 2020. Cette attitude anti-solaire est d’autant plus incompréhensible que le solaire est en passe de devenir la technologie la meilleur marché, et que le courant qui manquera devra être importé ou produit avec du gaz en Suisse, au détriment du climat. Le scénario du Conseil fédéral (cliquez sur l'image pour agrandir) Lecture commentée :
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |