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Roger Nordmann

Conseiller national

Parti socialiste vaudois / lausannois

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Intervention à la conférence de presse du PSV pour le lancement de la campagne aux élections fédérales, 17.8.2011

Après les bulles, le retour du réel

Par Roger Nordmann, conseiller national

Il m’incombe de tirer le bilan des quatre Conseillers nationaux socialiste sortants, Josiane Aubert, Ada Marra, Eric Voruz et moi-même. Comme vous le savez, nous nous représentons les quatre pour un nouveau mandat. Géraldine Savary a déjà publié un bilan de son premier mandat au Conseil des Etats lors d’une précédente conférence de presse (voir sous www.avenir-ensemble.ch) .

Vous me permettrez d’évoquer notre bilan avec pour fil rouge l’interrogation suivante : « Avons-nous, de 2007 à 2011, agit conformément aux intérêts futurs du pays, tels qu’ils se dessinent maintenant ? ».  Et vous me pardonnerez de renoncer à une présentation classique, dossier par dossier, du bilan de chacun. Vous trouverez tout cela sur le site du PSV, puisque nous publions non seulement nos comptes, comme vous le savez, mais aussi un rapport annuel dans lequel chaque élu évoque son travail de l’année écoulé.

Après une phase caractérisée par toues sortes de bulle spéculatives et conceptuelles, notre société se trouve à bien des égards dans une phase de retour au réel, parfois très douloureuse, mais assurément salutaire.

 

  • La crise financière sonne le glas du tout à l’économie virtuelle. La production de biens et de services réellement utiles va nécessairement reprendre le dessus. La création de valeur fictive sur les places boursières de ce monde a constitué une immense bulle spéculative, dont nous épongerons encore un moment l’explosion. On nous faisait croire que l’on ferait de plus en plus de l’argent avec de l’argent. Et qu’il était rétrograde de vouloir travailler pour gagner  sa vie  en produisant des biens et des services utiles. Avec l’explosion de la bulle, c’est aussi l’illusion de la perfection du marché qui s’autorégule par la sacrosainte concurrence qui en a pris un coup. L’atterrissage n’est malheureusement pas très doux.

  • Cette époque coïncide avec la fin de l’illusion d’une énergie infinie et bon marché. Si le réchauffement climatique et la hausse du pétrole étaient bien visibles, nombreux étaient ceux qui avaient cédé aux sirènes de la soi-disant renaissance du nucléaire. Il s’agissait là d’une  bulle spéculative d’un autre genre, mais d’une bulle quand même. Fukusima l’a percée. L’orgie énergétique tire à sa fin. A l’avenir, l’énergie nécessaire pour la prospérité sera précieuse, il faudra l’utiliser parcimonieusement et la récolter proprement auprès de sources renouvelables. La transition vers cette réalité  est déjà engagée. Reste à la réussir.

  • A bien des égards, notre pays s’est enfermé dans un troisième type de bulle spéculative, la bulle nationaliste et xénophobe. On se définit contre les autres pays, contre l’altérité, on tombe dans l’excès d’autocélébration, l’achat d’avions de combat et le splendide isolement. Sans voir que la Suisse ne pourrait pas être une île de prospérité dans un océan de difficultés, et que pour  défendre sa dignité et sa prospérité, elle doit coopérer. Cette bulle n’a pas encore explosé, mais en s’attaquant à la libre circulation des personnes et en voulant revenir à l’époque du statut du saisonnier, l’UDC menace notre pays et notre  prospérité.

Outre leur danger intrinsèque, ces bulles détournent l’attention des vrais problèmes des habitants : logement, transports, pouvoir d'achat, santé, etc. L’action de notre délégation depuis 2007 peut vraiment se lire comme la préparation de ce retour au réél. Notre délégation incarne les politiques qui vont guider le pays à travers la phase d’évolution qui s’engage. Chacun d’entre nous a porté des projets de manière opérationnelle, à l’intérieur de la Commission dont il est membre, et  de manière plus idéale, à l’extérieur, par des activités associatives notamment. Pour chacun-e  d’entre nous, j’aimerais souligner une bataille opérationnelle, et une bataille militante.

 

Eric Voruz

 

Lorsqu’on est dans une situation difficile, la première chose à faire, c’est de ne pas gaspiller les ressources. Fort de ce constat, Eric Voruz se bat au sein de la Commission de politique de sécurité pour une politique de défense centrée sur les vraies menaces, et non pas contre les moulins à vent. En jouant sur les divisions des bourgeois, il se bat avec un certain succès pour la réduction de la taille de l’armée et sa réorientation. Reste que les nostalgiques de la mob sont encore là, prêts à acheter de nouveaux avions et à faire exécuter des tâches de sécurité intérieure par les militaires alors que ce sont des tâches de police. Eric ne laissera pas faire.

Au plan militant, Eric Voruz rappelle en permanence que la politique et l’économie doivent être au service des gens. Et que chacun doit avoir la possibilité de travailler dans des conditions dignes qui lui permettent de gagner sa vie et de s’assurer une retraite. Car le retour au réel, c’est aussi la valorisation des personnes qui travaillent plutôt que celles qui se contentent de spéculer avec l’argent des autres.  Si je donne cet exemple, c’est qu’Eric a horreur du manque de droiture, et c’est probablement le plus gros problème sous-jacent de la crise financière.

 

Ada Marra

 

Le champs d’action d’Ada Marra au sein de la commission des institutions politiques est naturellement très vaste. Il va de la transparence du financement des partis politiques au domaine de l’asile. Sa percée la plus remarquable constitue l’initiative pour une naturalisation quasi-automatique des étrangers de 3ème génération : il suffirait d’en faire la demande. La naturalisation est une forme de reconnaissance de l’histoire du pays, caractérisé par la migration des années 60. Il faut reconnaître leurs petits-enfants. D’autant plus en temps de crise il faut élargir la participation et la démocratie. Elle essaie également de traduire ses engagements associatifs, Présidence de Lire et Ecrire et Präsidium de Caritas Suisse,  en lutte contre la précarité. Ce qu’elle appelle l’autre Suisse. Notons son engagement pour la formation des chômeurs longue durée. Les signatures pour soutenir sa proposition concrète proviennent pour la moitié de gens de droite. Contrairement à ce que l’on pourrait percevoir, la collaboration et la recherche du compromis constructif avec la majorité caractérise son travail au Parlement. 

 

Josiane Aubert

 

A peine arrivée au Parlement, Josiane Aubert a pris au pied levé la présidence de la Commission Science, éducation et culture.  Le canton peut lui être reconnaissant d’avoir eu l’audace de saisir cette occasion pour défendre la place universitaire vaudoise au moment-même où démarrait l’étude du projet de coordination et de pilotage des Hautes Ecoles suisses. Avec les difficultés économiques et les mutations énergétiques qui s’annoncent, la formation et la recherche sont les meilleurs atouts de la Suisse.

Malgré des exigences contradictoires, elle a su tenir un cap raisonnable entre les positions dogmatiques et les intérêts particuliers les plus divers. Tant est si bien que lors de la dernière session d’été, elle a réussi à emporter les plus importantes majorités au plénum. Vous me permettrez de souligner une seconde percée de Josiane en Commission. Elle a réuni une majorité pour lancer l’élaboration d’une loi sur la formation continue. Placé devant le fait accompli, le Conseil fédéral s’est finalement mis au travail et l’avant-projet de loi sera mis en consultation d’ici la fin de l’année. Le processus est d’ailleurs suivi étroitement par Ada Marra en tant que présidente de Lire et Ecrire.

C’est évidement l’efficacité de Josiane sur la durée qui a séduit la faîtière syndicale Travailsuisse, dont Josiane a pris la vice-présidence. Cela lui permet d’intervenir sur d’autres dossiers sociaux, comme la lutte contre le surendettement des jeunes ou l’Europe, des sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur.

 


 

Roger Nordmann

 

Là vient l’exercice le plus délicat, celui à la première personne. En commission de l’énergie, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, je me suis battu pour que la Suisse prenne le virage des énergies renouvelable et de l’efficacité.  J’ai participé très activement aux principales décisions dans ce sens.  Certaines sont déjà en vigueur, comme l’augmentation du soutien aux énergies renouvelables (1er déblocage RPC).  Une est attaquée en référendum : la réduction des émissions CO2 des voitures neuves, qui déplait aux importateurs d’Aston Martin, les pauvres.  Une est à bout touchant , il s’agit de la réduction des émissions de CO2 de 20% en suisse d’ici 2020.  Enfin, s’agissant de la sortie du nucléaire, nous n’en sommes qu’au début.

Toutes ces décisions s’inscrivent dans la perspective de l’initiative Cleantech, à savoir réorienter l’économie sur un sillon plus durable. Dans la crise qui s’annonce, investir en Suisse dans les infrastructures d’avenir, c’est le moyen le plus sûr d’assurer des emplois et la prospérité future.

 Hors de ma commission, je me suis passablement engagé, pour que le système financier soit au service des gens et non l’inverse.  Je l’ai fait en particulier dans le dossier de la LPP, pour défendre les assurés, et sur le dossier de la justice fiscale.

 

* * * * *

Vous l’avez compris, nos actions n'ont jamais servi des intérêts particuliers, des privilèges indus, des rentes de situation ou des clientèles particulières, mais le plus grand nombre, la communauté des citoyennes et des citoyens. Au fil de notre action, nous nous sommes efforcés à développer des mécanismes qui sont au service du pays et qui contribuent à une augmentation générale de la qualité de vie. C’est ce que résume parfaitement notre slogan de campagne : « pour tous, sans privilèges ».

 

Nous formons une équipe soudée et complémentaire ; notre désir est simple à la veille de ces élections fédérales : nous souhaitons  renforcer l’équipe par une cinquième personne, parce que la Suisse et le Canton ont  besoin que les idées du PS se réalisent. Les orientations sur lesquelles nous avons travaillé sont justes, et le temps est en train de nous donner raison, même s’il est tragique qu’il ait fallu une crise financière et un accident nucléaire pour quitter les bulles et retourner à la réalité.


 

 

 

 

  

 

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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne,
info@roger-nordmann.ch, tél 021 351 31 05, fax 021 351 35 41

Twitter @NordmannRoger

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1.04.2017