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Bilingue Rede anlässlich der Kandidatur zum Präsidium von Swissolar / Allocution bilingue lors de la candidature à la présidence de Swissolar Roger Nordmann, Conseiller national / Nationalrat Yverdon-les-Bains, 19 mai 2010 Lumière et obscurantisme /Für mehr Sonnenlicht in die Schweizer Energiepolitik! Madame, Monsieur, chers invités, cher Yves. C'est un grand honneur pour moi que avoir été sollicité pour poser ma candidature à la présidence de Swissolar. Ca l’est d'autant plus que Yves Christen est un ami de longue date et que nous sommes reliés par deux autres passions renouvelables, à savoir le ski de fond et le vélo. Ensemble, nous avons aussi traversé des heures difficiles, lorsqu'il a fallu faire une fois de plus le compromis du compromis pour pouvoir introduire le rachat à prix coûtant du courant photovoltaïque : nous savions que le système introduit serait totalement insuffisant et conduirait immédiatement à la constitutions d'énormes listes d'attente. Mais nous savions aussi que sans ce compromis du compromis, nous ne trouverions jamais une majorité pour un premier pas dans le soutien politique à l'énergie photovoltaïque. Après réflexion, nous avons fait le pari de la lumière : il fallait introduire un système, même limité et imparfait, pour que la Suisse voie l'énorme potentiel et l’énorme envie d'investir s'il y avait dans ce pays en matière d'énergie photovoltaïque. Le succès a été tel que la liste d'attente s'est élevée à trois ans dès le premier jour d'ouverture du système. Entre-temps, comme vous le savez tous, la RPC s'est complètement bloqué sous son succès. Suite à cela, nous nous avons obtenu un déblocage partiel du système, en moins de deux ans, ce qui est un record pour la machine fédérale: les moyens à disposition de la rétribution d'injection seront augmentés de 50 %. Il ne reste plus qu'à attendre le vote final des chambres, qui aura lieu pendant la session de juin. Pour le photovoltaïque, il faudra environ trois ans pour digérer la file d'attente. C’est que la politique suisse est particulièrement résistante à la lumière. Malgré une baisse des coûts de 40 % en quatre ans, malgré un enthousiasme phénoménal des investisseurs, malgré des entreprises très dynamiques, malgré des centres de recherche à la pointe mondiale, la politique suisse continue à promouvoir l'énergie solaire avec la main sur le frein. C'est d'ailleurs le même problème pour toutes les énergies renouvelables, et l'on sait d'ores et déjà que l'augmentation que l'on vient de décider ne suffira pas et que le système sera à nouveau bloqué dans quelques mois. En principe, un petit canal de développement devrait cependant être réservé sur trois ou quatre ans à l'énergie solaire photovoltaïque, de manière à protéger les maigres moyens du photovoltaïque d'un effet de Stop-and-go. Je dis en principe, car il s'agit de promesses, et non pas d'une garantie légale. Comme vous le voyez, la mise en lumière du potentiel n’a pas encore complètement éclairé les esprits, et il règne un certain obscurantisme. J'ai donc un scoop : la politique suisse n'a pas encore vécu le siècle des lumières. Auf Deutsch: "Das Licht der Sonne hat noch nicht zur Aufklärung der Schweizer Politik beigetragen." Liegt es daran, dass wir in der Schweiz eine Vorliebe für unterirdische Bauten haben, in welche das Sonnenlicht nie eindringt? Liegt es an den Armeebunkern, den zahllosen Tunnels, an denen wir eifrig weiter bohren, und den unterirdischen Tresore unsere Banken, dass wir das Licht so scheuen. Ich könnte dieser Liste die Reaktoren unserer Atomkraftwerke hinzufügen. Allerdings: Nach den Berichten über die meterlangen Risse im Kernmantel von Mühleberg, bin ich mir nicht mehr so sicher. Dringt durch diese Risse vielleicht und endlich doch ein bisschen Licht in die Köpfe unserer Atombefürworter? Wir können insgesamt feststellen: Die seit Jahren andauernde Maulwurfmentalität in unserem Land führt zu sonnenlichtfeindlichen Infrastrukturen, die allesamt sehr viel Kohle fressen. Darf es uns deshalb erstaunen, dass die Schweizer Politik derartig Mühe mit Solartechnologie hat, einer Technologie, welche die Verschwendung von Kohle vermeidet? Man könnte die Instrumente der Psychoanalyse zu Rate ziehen, um endlich zu verstehen, warum unser Land so stark in vom Dunkel des Réduits angezogen fühlt. In diese Abgründe will ich mich aber nicht wagen. Uns muss heute das Licht und die Zukunft interessieren! Die Schweizer Öffentlichkeit, und an vorderster Stelle die Schweizer Politik, muss sich immer wieder folgende Tatsache vor Augen führen: Pro Quadratmeter Schweizer Boden schickt uns die Sonne jährlich eine Energiemenge, die 100 Liter Benzin entspricht. Unter diesen Bedingungen kann es gar keine Energiekrise geben, sondern nur eine Krise der Energieernte. Die Schweiz versucht verzweifelt, an gefährlichen und begrenzten fossilen Energien festzuhalten, die wir aus dem Ausland importieren müssen. Gleichzeitig bleiben die einheimischen Energien ungenutzt. Zum Glück gibt es eine Ausnahme, die Wasserkraft, die unsere Vorfahren mit viel Weitsicht und technologischer Innovation entwickelt haben. Wir müssen dasselbe für die erneuerbaren Energien unserer Zeit tun. Zum Glück waren unsere Vorfahren nicht von der neoliberalen Ideologie infiziert: Sie wussten, dass gute und wertvolle Projekte kosten, aber auch Wohlstand bringen. Sie haben in eine Technologie investiert, die damals teuerungsbereinigt fünf Franken pro Kilowattstunde kostete. Gleichzeitig war ihnen bewusst, dass falsche Sparübungen schliesslich mehr Kosten verursachen. Die Investitionen in die Wasserkraft wurden möglich, weil diese Unternehmer ein anderes Wirtschaftsverständnis pflegten. Dies sieht man am Wandel der Bedeutung des Wortes „Investoren“: Nach dem Zweiten Weltkrieg war ein Investor jemand, der ein Projekt verwirklichen wollte - zum Beispiel in der Industrie - und dafür Gelder gesucht hat. Ab den achtziger Jahren war ein Investor jemand, der Geld hatte und nach Möglichkeiten suchte, sein Geld mit maximalem Ertrag anzulegen, ohne sich nur eine Sekunde um das Projekt zu kümmern. Und in den letzten Jahren gab es noch einen letzten Wandel: Heutzutage ist ein Investor jemand, der Geld verdienen will, indem er das Geld von anderen Personen risikoreich anlegt, natürlich immer noch ohne sich um das Projekt zu kümmern. Wieviel Unmengen an Geld diese degenerierte Art des Wirtschaftens der Allgemeinheit kostet, hat man in Brüssel vorletztes Wochenende erneut mit Schrecken feststellen können.
Ich bin sehr stolz, dass ich vom Wirtschaftsverband Swissolar für das Präsidium angefragt wurde. Denn in diesem Saal herrscht ein gesundes Unternehmertum: Sie alle haben intelligente Projekte und versuchen sie zu verwirklichen. Damit verdienen Sie Ihr tägliches Brot. Andererseits sind Sie alle davon motiviert, dass die Solarbranche einen wesentlichen Beitrag zu einem nachhaltigen Wohlstand in unserem Land bringt. Mit anderen Worten: Sie sind dem Allgemeininteresse verpflichtet. Nachdem dieser Begriff lange als veraltet galt, habe ich jetzt Hoffnung, dass es nach der Finanzkrise wieder mehr Gewicht bekommt. Vous me permettrez avant de conclure d'esquisser quelques priorités, en commençant par l'objectif général, à savoir amener la Suisse a un approvisionnement énergétique à 100 % renouvelable. Dans le secteur de la chaleur solaire, nous venons d'accomplir des très grands progrès politiques avec le programme national d'assainissement des bâtiments, qui durera 10 ans. Dans l'arène politique, je me suis beaucoup battu pour que ce projet aboutisse. Dans la branche, nous devons maintenant suivre ces développements, tant en termes quantitatifs que qualitatifs. Dans le secteur du photovoltaïque, vous l'avez entendu, nous ne sommes qu'au début. Il faut impérativement renforcer les incitations à investir de façon à ce que le marché intérieur puisse croître très fortement. Si la Bavière a aujourd'hui 3 % d'électricité solaire dans son mix électrique, je ne vois pas pourquoi la Suisse ne pas en avoir 7% ou 8 % dans 10 ans. Dans le secteur des constructions solaires et de l'architecture, il est impératif de mieux diffuser le savoir-faire. On sait aujourd'hui construire des maisons qui sont aussi des véritables centrales énergétiques et qui injectent de l'électricité dans le réseau. Dans ces circonstances, je trouve absurde que l'on continue à construire des maisons qui consomment de l'énergie. La Suisse doit absolument renforcer ses efforts dans la recherche fondamentale et la recherche appliquée en matière d'utilisation de l'énergie solaire. Beaucoup de concepts ont été inventés chez nous, ce qui s'est traduit par un important développement industriel ensuite. Mais l'absence de marché intérieur et le manque de soutien public nous ont fait perdre la leadership. Maintenant que nous somme enfin parvenu à établir un – modeste marché intérieur, il s'agit aussi de redonner une forte impulsion en matière de recherche et également de formation. Dernier point, et cela peut paraître étonnant pour une association économique, il est très important que les usagers se regroupent pour défendre leurs intérêts. Il s'agit d'une part de garantir la qualité. Il s'agit d'autre part d'avoir des alliés pour défendre une vraie politique d'encouragement de l’efficacité et des énergies renouvelables. Autrement, il faut aussi poursuivre une politique pour augmenter la compétence des utilisateurs d’énergie. A cet égard, la mise en réseau sera décisive. Die Verhinderungsmentalität in der Schweiz in Sachen Sonnenenergie hat viel mit Ignoranz wie auch bewusster Verschleierung zu tun. Missstände gerade in der Politik neigen zur Lichtempfindlichkeit. Dennoch, haben wir eine Wahl? Nein! Wollen wir uns entmutigen lassen? Nein! Wir müssen die Ewiggestrigen, Verhinderer und Zögerer dem Licht, dem Sonnenlicht, aussetzen. Lasst uns deshalb dem Motto folgen: Lux fiat.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |