Retour à la page d'accueil

Roger Nordmann

Conseiller national

Parti socialiste vaudois / lausannois

Aller au site du Parti socialiste vaudois

retour à la page d'accueil

Page de mon ancien site

(archive provisoire)

Retour au site

 

 

   

Article 24heures 6 février 2010

Votation du 7 mars 2010 sur la baisse du taux de conversion LPP

A qui profite la baisse des rentes du 2ème pilier?

L’univers de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) se divise en deux mondes.

D’un côté, il y a les caisses de pension autonomes, instituées par des grandes entreprises ou des branches économiques. Lorsque 1 franc de cotisation y est versé, il n’en ressort que sous la forme de prestation aux assurés ou de frais de gestion.

De l’autre côté, il y a le monde des «fondations collectives», qui regroupent 43% des assurés de la LPP. Les affiliés sont des employés de PME, trop petites pour disposer d’une vraie caisse de pension autonome. Les fondations collectives sont en quelque sorte les marionnettes des compagnies d’assurance-vie qui les ont créées.

Dans ce modèle, la (quasi-)totalité des cotisations sont transférées à la compagnie d’assurances, qui détient tous les immeubles, actions et obligations correspondants. Les fondations collectives sont comme des coquilles vides, le contenu étant regroupé dans la compagnie d’assurance-vie.

La fortune gérée par les assureurs privés pour les fondations collectives représente plus de 100 milliards de francs. Du point de vue des compagnies d’assurances, cette masse sous gestion est un marché juteux. Elles y prélèvent des frais de gestion de l’ordre de 700 francs par assuré et par an. En 2007, elles y ont ponctionné 693 millions de francs au titre de participation aux excédents, soit presque la moitié des excédents des fondations collectives.

Conscient du caractère abusif de ce prélèvement, le parlement avait décidé de le limiter à 10% des excédents. En 2007, cela aurait fait 153 millions au lieu de 693. Sous l’influence du lobby des assurances privées, le Conseil fédéral a formulé une ordonnance laxiste – et à mon avis illégale –, qui autorise les assureurs à prélever 10% du chiffre d’affaires brut des fondations collectives! Cela a notamment permis au PDG de la Bâloise de s’octroyer un salaire de 6,2 millions en 2008.

Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi les assureurs veulent absolument abaisser le taux de conversion: baisser les rentes, cela signifie augmenter les excédents dont ils prélèvent quasi la moitié.

A l’appui de leur argumentation, les assureurs brandissent le spectre du vieillissement, alors même qu’une première baisse des rentes est déjà décidée. Selon leurs chiffres, les personnes arrivant à l’âge de la retraite peuvent en moyenne espérer vivre 23,8 ans.

Si cette durée est peut-être réaliste pour quelques managers qui s’octroient des conditions de vie extraordinaire, la moyenne des retraités n’a pas cette chance: les quatre autres institutions qui font ce type de calculs, à savoir l’Office fédéral de la statistique, la Caisse de pension de Zurich, la Caisse fédérale de pension et un groupe de caisses autonomes, estiment en moyenne l’espérance de vie actuelle à 19,5 ans.

Même si l’espérance de vie s’allonge de un ou deux ans au cours des vingt prochaines années, il n’y a donc aucune nécessité de baisser une deuxième fois les rentes en raison du vieillissement. La seule justification, ce serait de gonfler les prélèvements des assureurs. Malgré leur campagne de publicité massive, financée par nos cotisations, nous voterons non.

 

2010.02.06 www.24heures.ch

  

 

 Listes de tous les
articles publiés
 

 

Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne,
info@roger-nordmann.ch, tél 021 351 31 05, fax 021 351 35 41

Twitter @NordmannRoger

Retour à la page  d'accueil

1.04.2017