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Article 24 Heures - 30 octobre 2010 Non à la prolongation illimitée pour Mühleberg
Roger Nordmann, PS/VD, Membre de la Commission de l’Environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national
Lors des votations de novembre, le peuple vaudois est appelé à se prononcer à titre consultatif sur l'avenir de la centrale atomique de Mühleberg, inauguré en 1972. Cette centrale souffrant de problèmes techniques, les Forces motrices bernoises (BKW) n’ont jamais obtenu une autorisation illimitée dans le temps, contrairement aux autres centrales nucléaires suisses. La question posée au peuple vaudois porte précisément sur la suppression de la limitation dans le temps de l’autorisation d’exploiter pour Mühleberg. Autrement dit, si la Confédération autorise la prolongation Mühleberg, cette prolongation doit-elle être limitée à quelques années ou être illimité dans le temps ? Actuellement, une autorisation a été accordée jusqu’en 2012. La centrale aura alors 40 ans, un âge plus que respectable pour ce type d'installation. A mon avis, il y a mon avis deux principales raisons de répondre « non » à la prolongation sans limite de temps. Premièrement, la sécurité de cette centrale conçue dans les années 60 n'est plus garantie. Il y a en particulier des fissures à la fois sur l'enveloppe du coeur du réacteur et sur le conteneur pressurisé. Ces informations figurent dans des rapports confidentiels des BKW, et elles ont été rendues publiques par le magazine alémanique Beobachter. En Allemagne et aux USA, des centrales du même type ont été définitivement arrêtées en raison des mêmes problèmes. Il s’agissait de ne pas mettre la population trop en danger. On sait qu’en cas d’accident grave, les conséquences sur la population sont dramatiques, tant en matière sanitaires (cancers, malformation) qu’en matière économique (évacuation définitive d’un périmètre de plusieurs dizaines de KM). Deuxièmement, les projets de nouvelles énergies renouvelables sont maintenant suffisamment avancés pour remplacer rapidement la production de Mühleberg. Cette centrale nucléaire ne produit en effet que 5 % du courant consommé en Suisse. Les projets de nouvelles énergies renouvelables ayant officiellement obtenu le soutien fédéral représentent une production équivalant à 9 % de la consommations suisse d'électricité. Même si l'on tient compte de l'échec probable de certains projets, il en restera assez pour remplacer la production de Mühleberg. La marge est d'autant plus confortable qu'un certain nombre d’autres projets attendent qu’une place qui se libère dans la file du soutien fédéral. D’autre part, l'assainissement des bâtiments permettra aussi de faire des économies d'énergie sur le chauffage électrique direct.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |