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Roger Nordmann

Conseiller national

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Article le Temps 19.9.2008

Remplacer le nucléaire par le renouvelable

 

En matière d’électricité, la notre pays s’apprête à poser jalons décisifs.  Les partisans du nucléaire ont d’ores et déjà annoncé la couleur en déposant une demande d’autorisation : AXPO, BKW et ATEL planifient la construction de 2 à 3 grosses centrales nucléaires, pour remplacer les centrales nucléaires existantes vers 2025 et créer des surcapacité permettant d’exporter.

Le PS propose au contraire un développement massif des nouvelles énergies renouvelables, combiné avec une stratégie de réduction du gaspillage. Un premier pas a été franchi au printemps 2007, avec l’adoption de la nouvelle Loi sur l’approvisionnement en électricité, sous l’impulsion du PS. Dix ans après l’Allemagne, la Suisse a enfin introduit un système de rachat du courant renouvelable à prix coûtant. Malheureusement, ce système est bridé par une série de plafonds bureaucratiques : le système est calibré pour obtenir en 20 ans une augmentation du renouvelable qui corresponde à 10 % de la production nationale. Or pour remplacer le nucléaire, qui couvre environ 40% de la consommation, il faudra quadrupler l’effort.

Le PS est déjà intervenu pour demander un déplafonnement du système de soutien au renouvelable. Cette demande correspond d’ailleurs au souhait des investisseurs : deux jours après l’ouverture du système le 1er mai, le nombre de projet annoncés s’approchait déjà du plafond.

L’exemple de l’Allemagne montre que le scénario du renouvelable est réaliste: en 2007, l’éolien, la biomasse et le photovoltaique ont couvert 10,8% deRemplacer le nucléaire par le renouvelable  la consommation électrique du pays, contre 1 % en 1997[1]. Cette croissance est d’autant plus remarquable qu’au début de la période considérée, la technique était nettement moins performante qu’aujourd’hui.

 

 

Légende : en 10 ans, l’Allemagne a fourni la preuve par l’acte, en décuplant sa production électrique fondée sur les nouvelles énergies renouvelables.

 

Si l’on tient compte du progrès technologique et de la baisse permanente des coûts des nouvelles technologies, il est tout à fait possible de se passer du nucléaire. Pour cela,il faut que la politique pose maintenant un cadre qui stimule suffisamment les investissements.

 

Tant dans le scénario renouvelable que dans celui des pro-nucléaires, la planification chronologique constitue un élément décisif. Si l’on renforce à temps le soutien des renouvelables, la Suisse pourra remplacer le gros du courrant nucléaire en 2030. Il n’est toute fois pas exclu qu’il faille, pour quelques années de transition, compléter le renouvelable par une dizaine de pourcent d’importation. Si par contre,  toujours dans le scénario du renouvelable, on attend encore 10 ans avant de renforcer le soutien au renouvelable, la Suisse  pourrait se retrouver à devoir importer 20% ou 30% de son électricité après la fermeture des centrales nucléaires. Par ailleurs, si par malheur les pronucléaires parvenaient  à imposer leur vues, le problème chronologique serait encore plus grave: au moindre retard dans la construction de la première centrale nucléaire, c’est 40% de courant qu’il faudrait importer pendant quelques années.

Pour compléter la production pendant cette phase de transition, l’option consistant à construire en Suisse une centrale à gaz à cycle combiné mérite donc d’être étudiée. Cette piste est assurément plus écologique que d’investir des centrales à charbon à l’étranger proche, comme le font aujoud’hui les BKW et le Groupe e. En effet, une centrale à gaz moderne émet 350g de CO2 par KWh d’électricité produite, contre 900g pour un centrale à charbon. Pour le PS, le gaz naturel n’a cependant de sens qu’à certaines conditions :

  • La centrale à gaz doit être un appoint temporaire dans une stratégie ambitieuse de remplacement du nucléaire par le renouvelable. Il ne saurait être question d’entrer en matière sur le gaz sans obtenir un renforcement massif des renouvelables.

  • A long terme, le gaz doit servir à couvrir des pics de consommation et à éviter un black-out en cas de défaillance temporaire des renouvelables (p. exemple en raison d’un été peu venteux). Dans cette perspective, le gaz a pour vocation de sécuriser un approvisionnement basé sur le renouvelable.

  • Le renforcement de la stratégie de réduction des émissions de CO2 dans les bâtiments et la mobilité doit permettre de compenser l’entier des émissions de la centrale à gaz.

En revanche, si le gaz d’inscrit dans une stratégie de transition vers le nucléaire ou devait devenir une solution durable pour produire de l’électricité de ruban, le PS s’y opposera avec véhémence.

Last but not least, le succès de la stratégie renouvelable dépendra aussi de la maîtrise de la consommation d’électricité. Plusieurs facteurs poussent à la hausse :  l’expansion des pompes à chaleur, la croissance démographique et la perspective de généralisation des voitures électriques. Mais il est possible de stabiliser la consommation d’électricité par une politique volontariste d’efficacité énergétique : le renforcement des normes techniques, les incitations, les remplacement des chauffages électriques directs et celui progressif des équipements permettent des économies de l’ordre d’un tiers pour les applications actuelles. Ce qui permet, malgré les nouveaux besoins, d’espérer stabiliser la consommation.

 

 [1] Daten des Bundesumweltministeriums zur Entwicklung der erneuerbaren Energien in Deutschland im Jahr 2007, pg 14

 

www.roger-nordmann.ch 19.9.08

 

 

  

 

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