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Article ?SS - 14.6.07
Le
trafic motorisé
La
loi sur le CO2 prévoit que la Suisse baisse ses émissions de CO2 dues
au trafic routier de 8% entre 1990 et 2010. Et pour atteindre
l’objectif de notre initiative, soit une baisse globale de 30%
d’ici 2020 en comparaison de 1990, il faudra un effort supplémentaire.
Comme
le potentiel d’économie est énorme dans le bâtiment, les émissions
dues au secteur du chauffage peuvent réalistement baisser d’au moins
35% par rapport à 1990, d’autant qu’une baisse de 6% a déjà eu
lieu. Cela signifie pour le trafic qu’une baisse de 22% des émissions
de CO2 par rapport à 1990 suffirait.
En
pratique, on est cependant loin d’en prendre le chemin, car les émissions
de CO2 dues aux carburants ont augmenté de plus de 9% depuis 1990. Désormais,
le trafic provoque à lui seul 42% des émissions totales de CO2 de la
Suisse. Pour atteindre l’objectif de l’initiative en 2020, la
baisse devra atteindre 28% par rapport à aujourd’hui pour les
carburants (–4,8 millions de tonnes de CO2 par an). Trois mesures
nous paraissent pouvoir être prises immédiatement:
1
introduire une première étape de la taxe sur le CO2 pour les
carburants (Fr 70.–/tonne). La loi prévoit que cette mesure peut être
prise immédiatement, sans référendum. Vu la couardise du Conseil fédéral,
j’ai déposé au nom du groupe socialiste une initiative
parlementaire pour approuver directement le taux de la taxe au
Parlement;
2
introduire le bonus-malus à l’importation des automobiles, avec une
base de mesure absolue;
3
moduler les impôts cantonaux sur les véhicules à moteur en fonction
des émissions par kilomètre. Techniquement, cette mesure dépend de
la nouvelle base de calcul du bonus-malus.
Une
quatrième mesure s’impose aussi, à savoir adopter unilatéralement
et mettre en oeuvre la décision européenne de réduire à 5 li- tres
d’essence aux 100 km les émissions moyennes des nouvelles voitures,
ceci d’ici 2012. Il faut légiférer sans délai et fixer des
objectifs intermédiaires contraignants aux importateurs. Le PS a
proposé une motion de commission.
Enfin,
il faut développer des alternatives aux transports motorisés
individuels, et en particulier les transports publics et la mobilité
douce. Sinon, l’augmentation du volume des déplacements individuels
motorisés annulera les effets de la réduction des émissions au kilomètre.
A cet égard, la question du financement des infrastructures
ferroviaires, et en particulier du projet Rail 2000 2e étape, apparaît
de plus en plus comme l’enjeu central, masqué pour l’instant sous
des revendications régionales. Une augmentation des moyens à
disposition est indispensable.
www.roger-nordmann.ch 14.6.07
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |