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24 Heures, 9 décemvre 2005 Création de Jorat-Mézières: Une occasion à ne pas rater ! Ayant grandi à Mézières jusqu’à l’âge de 17 ans, je trouve le projet de commune Jorat-Mézières aussi logique qu’enthousiasmant. Je l’admets volontiers, il y a quelque chose de sentimental dans cet attachement, parce qu’il traduit une expérience vécue. Entre 1977 et 1983, j’ai eu la chance d’aller successivement à l’école à Mézières, à Servion, aux Cullayes et à Montpreveyres. Rien d’exceptionnel à cela, car à l’époque déjà, ces communes avaient regroupé leurs forces pour ne constituer qu’un groupement scolaire. C’est dire que les liens sont anciens et que ces communes forment un espace cohérent. Mon seul regret, c’est que dans un premier temps, Ferlens, où j’ai suivi la première enfantine, et Carrouge, n’aient pas voulu participé au projet. Mais si les habitants des quatre communes osent créer Jorat-Mézières, la question du ralliement des deux voisines se posera rapidement. Voilà pour les sentiments. Sur le fond, les arguments ne manquent pas en faveur de la fusion, et j’aimerais rappeler les deux principaux ici. Premièrement, la fusion permet d’exploiter les économies d’échelle. Dans de nombreux domaines administratifs, les communes répètent quatre fois les mêmes tâches: mise en place des logiciels, comme pour le contrôle des habitants et les sites internet, gestion des rapports avec l’administration cantonale, information de la population, représentation de la commune dans les associations intercommunales, etc. Avec les difficultés budgétaires actuelles, ce genre de gaspillage est un luxe que plus personne ne peut s’offrir. Concrètement, la fusion fera immédiatement des heureux, puisque elle permet une baisse du taux d’imposition dans trois des quatre communes: ainsi, au lieu de payer 80 à Mézières, 76,5 à Montpreveyres, 75 aux Cullayes, tous les contribuables de la nouvelle commune pourront bénéficier du taux désormais en vigueur à Servion, soit 70. Deuxièmement, la fusion simplifie les procédures de décision : le système des collaborations intercommunales atteint ses limites. De nombreuses décisions sont déléguées aux associations intercommunales tout en ayant un impact, notamment financier, sur les communes concernées. La démocratie et l’efficacité exigent des structures de décisions claires, et la fusion apporte cette simplification. Elle permet de n’avoir plus qu’une seule municipalité et un seul conseil communal, au lieu des huit organes existants. Cela ne représente pas seulement une économie, mais constitue aussi une parade à la crise des vocations civiques qui frappe de plus en plus notre société. Enfin, le fait d’avoir une vue d’ensemble des quatre communes permettra de prendre des décisions plus rationnelles, par exemple pour l’aménagement du territoire. A vrai dire, la fusion intéresse grandement le reste du canton. Après l’échec de Grandvaux, il incombe aux habitants des Cullayes, de Mézières, de Montpreveyres et de Servion de montrer que des fusions de communes peuvent aboutir. C’est important, car à l’échelle du canton, les économies possibles se chiffrent en dizaines de millions. La structure actuelle, avec environ 380 communes, est une importante source de gaspillages et de complications. Ou serions-nous, Vaudoises et Vaudois, incapables de faire ce qui semble naturel à quelques kilomètres de chez nous, dans le canton limitrophe de Fribourg, où les fusions de communes se sont multipliées avec succès? 24 Heures, 9 décemvre 2005
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |