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Article Socialiste! - 1er avril 2005 Votations fiscales d'avril 2005: les
fondements du Les votations cantonales sur les quatre objets fiscaux se
rapprochent et la propagande de certains partis bourgeois opposés aux réformes
se fait par la même occasion de plus en plus virulente. Dénonçons
l’hypocrisie de l’argumentaire des référendaires ! La dette du canton coûte cher. En effet, les intérêts
qu’elle engendre absorbent environ 300 millions de francs par année,
soit près d’un million par jour. Sa lourdeur étouffe toute velléité
créatrice, les autorités se contentant de proposer et d’appliquer plan
d’austérité sur plan d’austérité. A ce titre, il est raisonnable
et souhaitable de retourner dans les chiffres noirs et sortir du cercle
vicieux dans lequel nous sommes plongés depuis 15 ans. Pour ce faire, le
Conseil d’Etat et le Grand Conseil se sont mis d’accord sur un
programme d’économies de 200 millions de francs, dont certains aspects
sont très discutables. Dans le souci d’atteindre un (relatif) équilibre
des sacrifices, il a été décidé que les contribuables aisés
couvriraient les 45 millions manquant pour atteindre l’équilibre. Comme
par hasard, ce sont ces mesures qu’attaquent les référendaires.
Contrairement à ce qu’ils affirment, les propositions du Conseil
d’Etat ne touchent pas la classe moyenne. En effet, tant les augmentations d’impôt sur les
transactions immobilières, sur la fortune et la réduction de la déduction
des intérêts d’épargne ne toucheront qu’un nombre limité de
personnes. Personnes, il va sans dire, à l’abri du besoin. De même,
l’impôt sur les riches étrangers sans activité lucrative ne concerne
évidemment pas la classe moyenne. Les réformes fiscales sont utiles,
supportables et justes. Elles permettront de relâcher l’étreinte qui
étouffe le canton et ceci en mettant à contribution ceux qui peuvent se
le permettre. Contrairement à ce que prétend la rhétorique nébuleuse
des référendaires, l’impact est minime: par exemple, un contribuable déclarant
plus de fr. 250’000.- de fortune nette imposable par année paiera fr.
30.- de plus en vertu de l’augmentation de l’impôt sur la fortune. On
peut difficilement qualifier cela d’insurmontable. Et c’est précisément pour cela que ces mesures sont
justes: elles ne touchent pas les moins bien lotis, et modérément les
plus aisés. L’équilibre budgétaire n’est pas un but en soi. Par
contre, le déséquilibre des comptes, s’il perdure, menace les
fondement même du service public. Et c’est exactement ce qui motive MM.
Feller et Leuba dans leur croisade anti-Etat. Raison de plus de voter
quatre fois «oui», pour sortir de cet engrenage infernal.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |