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24 Heures, 12 juillet 2004 Survivants
de Srebrenica, femmes kosovares isolées et familles : Josiane Aubert, présidente du Parti socialiste vaudois, Cesla Amarelle et Roger Nordmann, vice-présidents.
Depuis des années, le canton de Vaud héberge des
requérants d’asile en situation délicate, déboutés par l’Office
fédéral des réfugiés. Appuyés par le Grand Conseil, des
conseillers d’Etat de tous bords politiques ont jugé que leurs
renvois étaient humainement inacceptables. Au fil des ans, ces cas se
sont accumulés dans un vide juridique : ces personnes n’ont
aucun statut et ne peuvent guère construire de projet d’avenir.
C’est la raison pour laquelle le Conseil d’Etat, sous l’impulsion
de Pierre Chiffelle, a sollicité auprès de la Confédération des
permis d’admission provisoire pour 1273 personnes, toutes vivant dans
le canton depuis plusieurs années et sans condamnation pénale. Les âpres
discussions avec M. Blocher ont abouti et le canton a signé au final
un accord toujours tenu secret. D’après l’Etat de Vaud, il semble
qu’un peu plus de la moitié des personnes obtiendront un permis F et
pourront rester ici. Il s’agit essentiellement de personnes bien intégrées
au plan économique (« circulaire Metzler »). Restent les personnes dont la demande a été refusée.
Certaines d’entre elles accepteront un départ volontaire et
devraient pouvoir bénéficier d’un programme d’aide au retour.
D’autres ne peuvent tout simplement pas être expulsées dans l’immédiat,
même de l’avis des services fédéraux (absence de passeport, etc.).
En leur refusant un permis, la Confédération ne fait que prolonger
leur précarité actuelle. Enfin, pour toutes les autres, l’Etat de
Vaud s’est engagé auprès de Berne à exécuter leur renvoi forcé
et on peut légitimement craindre que le Service de la population leur
applique les mesures de contrainte à partir d’août prochain. Parmi
elles, figurent en première ligne trois populations durablement éprouvées
et exposées à des menaces très concrètes en cas de retour :
M. Blocher joue cyniquement : il permet au canton de régulariser la situation pour les personnes intégrées économiquement mais il veut lui imposer la tâche d’exécuter des renvois forcés à des cas humanitaires très sensibles. De façon unanime, le PSV s’est exprimé contre le renvoi forcé de ces trois catégories de personnes dont l’expulsion n’est acceptable ni humainement, ni politiquement, ni moralement. En ce moment, on laisse ces personnes extraordinairement éprouvées par la vie dans une situation insupportable de peur, d’errance, de suspicion systématique et d’insécurité qui s’ajoute à leur détresse et à l’injustice de leurs drames. Seule une initiative forte peut permettre un règlement réaliste de leurs cas dans le respect des droits humains. Nous appelons toutes les forces politiques, économiques, associatives et citoyennes du canton à faire preuve de responsabilité pour trouver ensemble une issue digne à cette situation humanitaire grave. . 24 Heures, 12 juillet 2004
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |