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Article Socialiste! - 1.6.04 La signification du 16 mai 2004 Roger Nordmann, vice-président du PSV Le 16 mai 2004 restera dans l’his- toire comme un
formidable coup de frein au démantèlement du service public et à la
remise en cause de la solidarité. Ce jour-là, les Vaudoises et les
Vaudois ont non seulement rejeté le paquet fiscal et la 11ème révision
de l’AVS, mais aussi sauvé l’impôt sur les successions en ligne
directe. Ces deux victoires montrent que le peuple n’est pas vénal et
que la grotesque asymétrie de moyens financiers ne permet pas de gagner
n’importe quelle campagne. C’est avec plaisir que l’on imagine le désarroi
régnant chez les bailleurs de fonds d’Economiesuisse et, plus près de
chez nous, au sein du palais de verre du Centre patronal vaudois à
Paudex. L’interprétation du vote est évidemment sujette à
discussion. Malgré la clarté sans appel du score national (66% de non),
la droite essaie de l’imputer à «l’effet paquet». Ce faisant elle
oublie qu’elle a ellemême forcé ce ficelage complexe. Comme
responsable national de la campagne des cantons contre le paquet fiscal,
j’ai pu observer que l’opacité du projet a certes joué un rôle,
mais qu’il n’a pas été décisif. Le peuple a surtout perçu la
menace sur les prestations étatiques et refusé une opération de
redistribution du «bas vers le haut». A cet égard, la votation
cantonale sur les successions, comme celles de Neuchâtel le 28 mars,
permet de lever le doute, car les questions posées étaient simples et
transparentes. Les résultats du 16 mai permettent d’aborder avec
davantage de sérénité le débat qui s’annonce sur les finances
cantonales. Si, comme l’affirme la droite, il y avait tant de
prestations étatiques inutiles, le peuple aurait facilement cédé aux
sirènes des grandes baisses d’impôts, pour «forcer l’amaigrissement»,
comme disait M. Merz. Pour le PSV, le signal est clair: il n’est pas
question de toucher aux prestations qui réduisent les inégalités
sociales ou qui renforcent l’égalité des chances, au premier rang
desquelles se trouvent la formation et la santé. Cette position de
principe ne nous empêchera pas d’examiner objectivement les autres
propositions qui seront faites: les deniers publics sont trop précieux
pour tolérer des gaspillages et quelques petites économies restent
raisonnablement possibles. En revanche, on ne saurait s’en prendre aux
conditions de travail du personnel de l’Etat et du para-public, qui a déjà
apporté sa contribution à l’assainissement. Aux yeux du PSV, l’essentiel de l’effort devrait se faire par l’apport de recettes fiscales ciblées, en renforçant le haut du barème de différents impôts. A commencer par celui sur les successions: en effet, celui qui hérite de deux millions au décès de son père peut verser 100’000 francs à la collectivité, au lieu des 70’000 francs qu’il verserait avec la loi actuelle.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |