|
Article Domaine Public, 26 avril 2002 BCV: Mieux vaut tard que jamais Par Roger Nordmann, 26 avril 2002 En décembre 2001, lorsque les problèmes de provisionnement de la Banque cantonale vaudoise ont été annoncés, la confiance des investisseurs et du public envers l’ancienne équipe dirigeante était rompue. Comment le président du conseil d’administration pouvait-il clamer le 25 septembre, au terme de la campagne référendaire, que la banque était en excellente santé, puis demander d’urgence 600 mios de recapitalisation en décembre, tout en ne reconnaissant aucune erreur? La suite n’a été qu’une succession de messages contradictoires, de tentatives d’intimidation et de pratiques avares dans la recherche de la vérité. A commencer par l’annonce de la BCV que la Deutsche Bank se chargerait de vendre les nouvelles actions émises. En janvier, il est en effet apparu que l’établissement allemand ne s’était pas engagé audelà de l’examen d’une éventuelle participation. Quant aux explications fournies sur les causes des pertes, elles relevaient du slalom spécial : tantôt les affaires immobilières de la BCV d’avant 1995, tantôt la reprise du Crédit foncier et de la BVCréd, tantôt l’expansion à l’étranger de ces dernières années. On attend maintenant du Conseil d’Etat qu’il livre au Grand Conseil un rapport clair sur la question. Se recentrer Enfin, les informations volontairement incomplètes que la BCV a fournies à la Commission fédérale des banques ont été, aux yeux du Conseil d’Etat, le détonateur. S’il avait eu le courage d’évincer le président du conseil d’administration en décembre, le Conseil d’Etat aurait épargné quatre mois de cafouillage à la BCV. Mais mieux vaut tard que jamais. Libérée d’un président trop occupé à défendre sa stratégie passée d’expansion agressive, rejetée par le peuple le 23 septembre 2001, la BCV pourra se recentrer sur sa mission de base, à savoir le soutien aux entreprises du canton et le crédit hypothécaire. Ce sont en effet les domaines qui nécessitent une implication étatique dans la banque et dans lesquelles celle-ci dispose d’un avantage de proximité. Des domaines prometteurs Ce retour dans le rang des banques cantonales facilitera la mise en place de coopérations avec ces dernières. Il existe en effet un important potentiel de gains d’échelle par la délégation de tâches à des filiales communes. Les domaines les plus prometteurs sont la logistique informatique, le tra- fic des paiements, le e-banking, le développement des produits et la représentation à l’étranger. Il faut espérer que l’électrochoc que vient de subir la BCV permettra de surmonter les blocages passés. C’est un joli défi pour la nouvelle équipe dirigeante sous MM. Hirsch et Fischer.
|
|
Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |