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Article Domaine Public, 31 août 2001 Edito sur l'Expo 02: Le romanche n'est pas rentable Par Roger Nordmann, 31 août 2001 L'idée de relancer une exposition nationale est née des réflexions, au début des années nonante, sur le manque de compréhension entre les communautés linguistiques de Suisse. L'intention était juste: soigner la cohésion nationale d'un petit pays quadrilingue n'est pas faire preuve de nationalisme étroit. Dans ce contexte, l'abandon de
l'unique projet romanche de l'Expo.02 ne manque pas de surprendre.
L'occasion était pourtant excellente de rappeler aux dix millions de
visiteurs l'existence de cette langue et la richesse culturelle de
cette communauté de 40000 âmes. Lui assurer une place de choix dans
l'Expo pouvait parfaitement contribuer à renforcer le sentiment de
fierté à l'égard de la diversité culturelle et linguistique suisse. En premier lieu, la place
excessive réservée au sponsoring commercial est le fruit de l'idéologie
anti-étatique de la droite helvétique. Tiraillée entre une vague
culpabilité patriotique et le désir dogmatique d'économiser les
deniers publics, elle a finalement décidé de privatiser le
patriotisme. On commence à entrevoir le résultat de cet état
d'esprit : la visite du site D'autre part, la diversité culturelle, le respect des minorités linguistiques et la cohésion nationale ne soucient guère l'Expo et son commanditaire, à savoir le Conseil fédéral. Lorsque Pascal Couchepin, par la plume de son secrétaire général, fait écrire à la Ligue romanche qu'il regrette cette décision, on atteint le comble du cynisme. Le gouvernement aurait pourtant pu palier cette défection. Il pouvait soit demander au Parlement un crédit supplémentaire, soit intervenir auprès de la direction de l'Expo pour abandonner un autre projet au profit de celui-ci. En ayant le bon réflexe, le Conseil fédéral aurait simplement agi au nom de l'unité confédérale et de la protection des minorités. Désormais, le masque est tombé, ou pour utiliser la terminologie exposienne le nuage s'est dissipé : les priorités retenues sont aussi désolantes que limpides.
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |