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Article: Domaine Public, 22 octobre 99 Edito Oui, les élections font la différence ! Par Roger Nordmann, 22 octobre 1999 Lanalyses des succès et des échecs de laction parlementaire des socialistes tend à démonter que, contrairement à un lieu commun trop répandu, lenjeu des prochaines élections sera décisif. Le correspondant parlementaire du Tages-Anzeiger (voir dossier de lEdito) établit la liste impressionnante des succès des socialistes au cours des 4 dernières années. Il mentionne la politique des transports et les mesures daccompagnement des accords bilatéraux. Il ajoute aussi le rejet de linitiative « propriété au logement pour tous » et une séries de mesures sur le front de lemploi. A noter que le PS a aussi marqué des points dans des domaines hors de son fond de commerce traditionnel, comme la loi sur la promotion du capital-risque. Parmi les échecs du PS, le rejet de lassurance maternité est gravé dans toutes les mémoires. Mentionnons aussi la paralysie du projet dimposition des gains en capitaux ou encore les difficultés sur le plan de la LAMal. Lanalyse du jeu parlementaires montre les succès ont été rendus possible par la construction de majorités composées dune gauche votant compact et dune partie radicaux et de PDC ouverts au changement. Souvent, les majorités étaient serrées, ce qui facilite le jeu des référendaires. On sait en effet que lorsque les échecs ne sont pas dus à la résistance de la droite au sein même du Parlement, ils sont trop souvent le fruit du travail de sape de la fraction dite « des casques dacier » à lapproche de votations populaires. Lanalyse dUrsula Hafner, présidente du Groupe socialiste, au sujet de lenjeu du 24 octobre, est tout à fait limpide : les votes se jouent souvent à 10 voix près. Si les ailes libérales des radicaux et du PDC sortent affaiblies des élections, ce jeu ne sera plus possible. On voit donc que la force totale de la gauche et le choix fait par les électeurs au sein de la droite auront une influence décisive. Mme Hafner ajoute également un argument plus technique : à limage du débat sur les mesures daccompagnement, le Conseil national parvient pour linstant à imposer sa leadership Conseil des Etats, nettement plus conservateur et hésitant. Si la composition de la chambre basse évolue vers la droite, il ne sera plus possible de créer ces majorités constructive et le rapport de force entre les deux conseils pourrait sinverser. Par ricochet, le Conseil fédéral, dont il ne faut pas oublier la contribution aux succès socialistes au cours des 4 dernières années, pourrait renforcer le virage à droite quil donne limpression davoir entamé avec larrivée de Ruth Metzler et de Pascal Couchepin. Bref, autant de raison pour la gauche et le centre de se mobiliser massivement le 24 octobre !
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |