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Article Domaine Public, 2 juillet 99 Lutte contre la corruption: Une approche morale Par Roger Nordmann, 2 juillet 1999 A Berlin, une ONG combat la corruption en privilégiant l'approche non-investigative. Lutter contre les formes de corruption n'est pas chose facile. C'est pourtant la tâche dont s'est chargée Transparency international (TI), une ONG basée à Berlin. TI est présente dans plus de soixante pays sur les cinq continents. Elle a été fondée en 1993 par Peter Eigen, un ancien directeur de la banque mondiale. L'approche choisie est originale à plus d'un titre. Transparency s'est fixée pour objectif de sensibiliser les gouvernements, les opinions publiques et les milieux économiques aux méfaits de la corruption. En revanche, TI ne se lance pas dans des investigations de cas d'espèce. Elle laisse cette tâche aux institutions ad hoc et à la presse, en essayant plutôt d'appuyer ces dernières au niveau politique et moral. Cette approche, très soft à certains égards, s'explique de la façon suivante : D'une part, avec des ressources limitées (trois millions par an), TI ne peut prétendre contribuer à dénoncer suffisamment de cas concrets de corruption pour avoir un effet préventif quelconque. Les risques financiers et humains liés à des enquêtes sont tels qu'une ONG de la taille de TI serait rapidement terrassée. D'autre part, TI estime que la sensibilisation politique est un préalable indispensable sans lequel les fonctionnaires et les juges anticorruption ne peuvent faire leur travail. Dans l'opinion publique, TI est essentiellement connu pour le classement annuel des pays en fonction du degré perceptible de corruption. Ses activités vont cependant bien au-delà. Concrètement, TI insiste sur les mécanismes institutionnels de lutte contre la corruption. C'est notamment le cas dans le secteur des marchés publics, qui offre aux multinationales du Nord d'innombrables possibilités de corrompre des fonctionnaires de pays en développement. Elle plaide pour la transparence comme moyen de prévention de la corruption, d'où son nom. TI ne se contente pas d'agir dans les pays du Sud, mais
pratique le lobbying dans les pays industrialisés,
notamment pour rendre pénale la corruption de
fonctionnaires étrangers. TI joue également un
rôle de gardien d'un certain nombre de conventions
internationales contre la corruption, dont celle de l'OCDE,
que la Suisse a signée, mais pas encore
ratifiée. Une ratification obligerait notamment notre
pays à pénaliser la corruption de
fonctionnaires étrangers. Sur internet : www.transparency.de
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Contact: Roger Nordmann, Rue de l'Ale 25, 1003 Lausanne, Twitter @NordmannRoger 1.04.2017 |